“Es-tu désespéré ?
Oui ? Tu es désespéré?
Tu t’enfuis ? Tu veux te cacher ?”


Kafka - Journal


Au cœur des différentes forêts que j’ai explorées, le sentiment d’être chez moi. Protégée. Dans ma chambre.

Ces images de forêts “primaires” (ou vierges) font partie d’un travail photo-synthétique sur les arbres, débuté il y a longtemps. Plus qu’ailleurs, j’ai été éblouie en pénétrant ces natures inchangées. La puissance de ces lieux m’apaise autant que leur beauté m’obsède.

Regarder ces titans de feuilles, de sève et de bois ne suffit pas, j’ai besoin de les capturer avec mon appareil, de les saisir, de les fixer. Devant leur bienveillance impérieuse, leur fragile éternité, je n’ai que ça, pas d’autres choix pour garder trace de nos rencontres.

La nécessité intime, organique de témoigner et d’enregistrer ce vivant est devenu, avec les catastrophes présentes et les crises à venir, un engagement viscéral pour la préservation de la biodiversité, en même temps que l’anticipation d’une nostalgie d’ores et déjà abyssale. S.D

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